Voix hors champ : Une allure d’étudiante, chaussures de sport et sac à dos. Mais ne vous y fiez pas ! Cette jeune femme est une sportive de haut niveau, Allison Pineau. Et la voici à Rio, aux derniers Jeux olympiques. Handballeuse, en contrat à Brest jusqu’à l’année prochaine, Allison le sait, les années sont comptées. Allison Pineau : Je suis, je dirais, au top niveau, mais finalement la blessure, ça arrive à tout le monde et c’est vrai que nous, sportifs, on a tendance à se croire des fois un petit peu invincibles. On se dit « Ouais, on est jeunes. Ça va, tout va bien. » Donc c’est vrai que ça peut s’arrêter à n’importe quel moment, pour n’importe quelle raison. Et donc, il faut je dirais se protéger de ça. Voix hors champ : Alors la championne sera trader. Elle a repris ses études à la prestigieuse école de commerce, l’EDHEC : un cursus spécial sportifs, en ligne. Allison Pineau : Ça dure quatre ans. Donc là c’est le BBA Online. C’est dédié aux sportifs de haut niveau, puisque nous on n’a pas la possibilité je dirais de suivre normalement nos études. Donc c’est à distance. C’est la préparation je dirais au master, et puis ensuite après je ferai une spécialisation. Responsable de l’EDHEC : Cela permet aux étudiants d’aménager le cursus selon leurs besoins, leurs besoins d’entraînement, leurs besoins de compétitions, que ce soit en France ou à l’étranger. Voix hors champ : La reconversion professionnelle d’Allison est engagée sans regrets. Allison Pineau : Je recherche cette adrénaline qu’on retrouve dans ce métier, cette pression que l’on peut retrouver dans les matchs et qu’on retrouve aussi en étant trader. Y’a quand même beaucoup de similitudes, je dirais, avec ce que je fais aujourd’hui et ce que j’ai envie de devenir après. Voix hors champ : L’INSEP, le temple de l’athlétisme. Depuis, une cellule de outplacement avec psychologues accompagne les sportifs dans leur reconversion. Responsable de l’INSEP : Il est très dur de changer de codes, changer de repères, changer d’univers. Il est très dur de se retrouver avec une situation sociale et financière différente. Également de ne plus avoir la reconnaissance à laquelle on s’attendait. Voix hors champ : Salarié chez General Electric, Baptiste Gans a tourné la page de sa carrière d’épéiste dans la finance. Baptiste Gans : On a toujours un petit regret au moment des JO où on se dit « Tiens, peut-être c’aurait pu être bien. » Mais dans le travail on peut aussi trouver, notamment, voilà, je suis dans un côté finance un petit peu, pas de compétition, mais voilà des problématiques, des choses à gérer, etcétéra, des moments de stress qui sont aussi assez sympas. Voix hors champ : Et quand on a le sport dans le sang, dans le bureau il y a encore de petits challenges. C’est bon pour l’esprit d’équipe.