La Citroën 2CV ne vous dit peut-être rien, mais vous avez sûrement déjà vu cette voiture quelque part, surtout si vous aimez les films de Louis de Funès. L’activité qui suit va tâcher de retracer l’histoire de cette voiture française la plus emblématique à l’aide d’une vidéo tirée de l’émission Karambolage (https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014034/karambolage/) et d’exercices autocorrectifs.
Activité préparatoire
1- Familiarisez-vous avec le vocabulaire de la voiture. Glissez-déposez l’étiquette à l’endroit qui convient.
Image : Wolfgang Eckert de Pixabay
Selon vous, quels sont les critères importants dans l’achat d’une voiture ?
(prix, confort, allure, consommation de carburant, constructeur, etc.)
Vidéo et quiz
Regardez la vidéo suivante puis répondez aux questions correspondantes.
Avant la 2e Guerre mondiale, l’automobile est un bien de luxe réservé à une certaine élite, en haut de forme pour Monsieur et chapeau à rubans pour Madame. Et si, petit à petit, les premières fabrications à la chaîne rendent l’automobile un peu plus abordable, elles restent néanmoins l’apanage des classes aisées et ni la classe ouvrière, ni le monde agricole ne peut encore y accéder.
En 1937, Pierre Michelin, le patron de Citroën, impose donc à ses équipes, un cahier des charges explicite. Ce véhicule doit pouvoir transporter 4 personnes, rouler à 50 km/h, être suffisamment confortable pour transporter un panier d’œufs dans un champ labouré, sans en casser un seul. Les ingénieurs du bureau d’étude se mettent au travail. Un prototype sort rapidement des ateliers avec un équipement pour le moins spartiate. Un seul phare à l’avant, une manivelle pour démarrer, une capote en toile sur le toit du véhicule, des vitres avant découpées pour passer le bras et indiquer sa direction. Ce véhicule à visée populaire sort à 250 exemplaires. Mais la mort du jeune patron de Citroën – qui se tue au volant la veille de Noël – et la déclaration de guerre freinent la commercialisation de cet engin rudimentaire.
Durant l´Occupation, les Allemands demandent d’avoir les plans de ce véhicule du peuple. Ces derniers ne seront jamais divulgués. Mais en 1941, l’usine Citroën du Quai de Javel est bombardée et les précieux dessins détruits.
À la Libération, Citroën se remet au travail et apporte de nombreuses modifications. Exemple : le phare unique reçoit un petit frère sur le capot avant et le lanceur à ficelle du moteur est abandonné pour une batterie et un démarreur électrique. La 2CV est présentée officiellement au Salon de l’Automobile en octobre 1948 et elle fait un tabac auprès de la population à faible revenu. Les autres visiteurs la traitent de boîte à sardine, en raison de cette longue capote que l’on enroule et fixe à l´arrière du véhicule.
En juin 1949, les chaînes de Levallois commencent à emboutir et assembler les 2CV. Une cadence infernale est imposée. En effet, les commandes sont si nombreuses que Citroën doit faire un tri. Le candidat envoie un dossier qui est étudié pour savoir si la marque lui accorde la vente du véhicule. Les délais avoisinent 3 à 5 ans. Temps béni pour les constructeurs automobiles.
Au cours des années suivantes, la deux pattes ou la deuche comme on la surnomme, va subir diverses améliorations, sur la motorisation, la carrosserie, les équipements. Pour éviter les douleurs au coude dues aux vitres avant rétractables qui retombent, des arrêtoirs en caoutchouc sont posés. Bon, la 2 CV n’est pas la voiture la plus confortable mais elle est synonyme de robustesse, de mécanique simple et durable.
Après mai 68, la 2CV entame ses années baba cool. Elle va devenir le symbole de toute la jeunesse d´un pays, un véritable mythe. Increvable, économique et pas chère, on la voit sillonner les plateaux du Larzac, s’essouffler dans les cols d´Afghanistan ou arpenter les ruelles de Katmandou. Son côté un peu bricolé, à l’antipode des grosses berlines puissantes, plaît à nos voisins : les Hollandais, les Allemands, adorent son petit charme français. Ce qui ne les empêche pas de la surnommer « Die Ente », le canard, en référence au célèbre conte d’Andersen « Le vilain petit canard ». Quel manque de respect !
Mais voilà qu’apparaissent de dangereuses cousines qui surfent sur la même gamme. La 2CV est moins vendue qu’avant. Malgré des séries limitées qui remportent un beau succès, comme la Charleston, la Dolly ou la Cocorico.
Au début des années 80, la 2CV est aussi boudée dans de nombreux pays à cause des nouvelles réglementations, en matière de sécurité et de pollution. En 1988, l’annonce de l´arrêt prochain de sa fabrication, se répand comme une traînée de poudre. Partout, des pétitions circulent. C’est une levée de boucliers dans tout le pays. Citroën qui craint l’effet médiatique de l’abandon de ce véhicule mythique, repousse sa décision. Elle annonce la fermeture de l’usine de Levallois mais la continuité de la fabrication à l´étranger. Mais rien n’y fait. 2 ans plus tard, le 27 juillet 1990 à 16:00, la dernière 2CV sort de l’usine de Mangualde, au Portugal.
À vous ! Les Allemands (de l’Est) ont la Trabant, les Italiens la Fiat 500, les Britanniques la Mini… Existe-t-il dans votre pays une voiture aussi culte que la 2CV ? Si oui, présentez-la-nous !