Le dessinateur dispose d’un large choix de matériels. Il peut dessiner au crayon à papier, au feutre, à la sépia, à la sanguine, etc.
Autoportraitau chevalet, tempera de Catherina van Hemessen, 1548
Le peintre travaille généralement devant une toile posée sur un chevalet et tient dans sa main un pinceau et une palette, sur laquelle il a appliqué de la peinture. La peinture peut être à l’huile ou à l’eau comme la gouache, l’aquarelle (f.) et la peinture acrylique.
Voici un tableau du peintre lyonnais Nicolas Sicard, représentant le pont du quartier de la Guillotière à Lyon. ce tableau est très réaliste. Chaque détail nous plonge dans une scène populaire de la vie quotidienne lyonnaise. Pourtant, à l’époque à laquelle il a été créé, ce style de peinture est en danger. Claude Monet et d’autres peintres l’ont bien compris. Représenter la réalité dans un tableau ne peut plus durer. Le milieu du XIXe siècle voit en effet apparaître le daguerre [daguerréotype], l’ancêtre de l’appareil photo. Les peintres sont en concurrence avec un appareil qui permet d’obtenir une représentation fidèle de la réalité beaucoup plus rapidement. Alors que faire ? C’est lors d’un voyage à Londres que Claude Monet découvre les œuvres du peintre anglais Turner. Il est très impressionné par son style de peinture qui met en valeur l’eau et la lumière. Monet peint en 1872 un paysage du havre : Impression, soleil levant. Mais ce désormais célèbre tableau reçoit un mauvais accueil des critiques, en particulier de Louis Leroy qui se servit du mot « impression » en 1874 pour se moquer du style de cette peinture. Ironie du sort, sans le savoir, ce dernier venait de donner un nom à un nouveau courant artistique, l’impressionnisme. Vingt ans plus tard, Claude Debussy compose une œuvre pour orchestre symphonique, intitulée Prélude à l’Après-midi d’un faune. L’œuvre s’inspire d’un poème de Stéphane Mallarmé qui s’appelle L’Après-midi d’un faune. Le faune désigne une créature légendaire de la mythologie romaine proche du satyre. Généralement, le haut du corps est humain, souvent orné de cornes. Le bas est quant à lui celui d’un animal comme la chèvre. Debussy cherche à illustrer les différentes atmosphères suggérées par le poème de Mallarmé. Le faune est souvent représenté jouant de la flûte. C’est le premier instrument qui est donné à entendre à travers une hymne mélodique très chromatique. La harpe joue quant à elle plusieurs glissandos suggérant l’eau. Le cor symbolise la présence d’animaux de la forêt pendant que les cordes évoquent le frémissement du vent dans les arbres. Tout est question d’imagination.
Lexique : chromatique (musique) = qui procède par demi-tons successifs.
Qu’est-ce que le fantastique pour vous ? Quels en sont les thèmes ? Les personnages ? Expliquez votre rapport avec ce registre littéraire.
Lecture d’une nouvelle fantastique
Auteur d’œuvres réalistes, Guy de Maupassant (1850-1893) est aussi l’un des maîtres du fantastique du XIXème siècle avec à son compte bon nombre d’histoires terrifiantes. Je vous propose de lire l’une d’entre elles, intitulée La Morte et publiée pour la première fois dans une revue en 1887. Vous trouverez à la fin de votre lecture des exercices auto-correctifs qui permettront de vérifier votre compréhension.
Je l’avais aimée éperdument ! Pourquoi aime-t-on ? Est-ce bizarre de ne plus voir dans le monde qu’un être, de n’avoir plus dans l’esprit qu’une pensée, dans le cœur qu’un désir, et dans la bouche qu’un nom : un nom qui monte incessamment, qui monte, comme l’eau d’une source, des profondeurs de l’âme, qui monte aux lèvres, et qu’on dit, qu’on redit, qu’on murmure sans cesse, partout, ainsi qu’une prière.
Dans cette interview réalisée en 1965, l’écrivain Georges Pérec nous parle de lui et de son nouveau livre Les Choses. Regardez l’extrait suivant (de 00:35 à 02:53) et répondez aux questions suivantes :
La voix hors champ : Alors commençons. Qui êtes-vous, Georges Pérec ? Georges Pérec : Eh bien, j’ai trente ans effectivement. Je suis documentaliste dans un laboratoire de recherche médicale, c’est-à-dire que je reçois des articles en anglais, en italien. Je fais des fiches et j’élabore tout un système de bibliographie qui sert à la recherche. C’est un travail que je fais depuis quatre ans, qui me prend la plupart de mes journées, mais je parviens à réserver quelques heures en fin d’après-midi ou le soir pour écrire. Je suis marié depuis cinq ans. Je n’ai pas d’enfants et, quand je ne perds pas mon temps au cinéma ou dans des cafés, j’essaie d’écrire. J’écris depuis dix ans. J’ai écrit plusieurs nouvelles, quatre ou cinq romans, qui sont tous restés inédits. Et j’ai commencé Les Choses il y a trois ans. Je vis ici, enfin, ce livre correspond à une certaine expérience de l’installation que j’ai faite. Je vis ici depuis à peu près cinq ans, à côté de la Mosquée de Paris, dans un appartement assez petit. Et mon livre, d’une certaine manière, reprend tous les éléments de ma propre expérience. La voix hors champ : C’est vrai, près de la Mosquée de Paris, j’ai retrouvé la rue Quatrefages, le grand arbre, le vieil immeuble, qui sont le cadre de la vie de Pérec et aussi celui de son livre. Voici la petite pièce où travaille Pérec, mais où travaille aussi dans le livre son héros Jérôme. Et la photo de madame Pérec qui pourrait être celle de l’héroïne de Sylvie. Il faudra demander à Jérôme, je veux dire à Pérec, s’il s’agit d’une autobiographie. Mais voici d’autres détails : la très belle carte ancienne, le tableau d’Antonello de Messine, les livres.