Préparation
- Netflix, Disney+, Amazon Prime Video… connaissez-vous la SVOD (vidéo à la demande par abonnement, en français) ? Comment la définiriez-vous ?
- Parmi la liste suivante, choisissez les adjectifs qui désignent une très grande quantité :
Écoutez maintenant l’extrait radiophonique ci-dessous, puis répondez aux questions :
La crise sanitaire a accéléré leur implantation. Pas une semaine sans qu’apparaisse une nouvelle plateforme de SVOD, le streaming vidéo par abonnement. Un marché mondialement dominé par les géants américains, où l’offre est désormais surabondante et où le consommateur français, lui, a de plus en plus de mal à se retrouver. Vidéos par abonnement : est-on arrivé à saturation ? C’est le reportage d’Alexandra Ackoun.
William Depoitte est ingénieur informaticien à Paris. En matière de SVOD, il s’est d’abord abonné à Netflix, puis Disney+ parce qu’il est fan de Marvel. Sa femme avait déjà Amazon Prime Video. Il a rajouté My Canal. Pourtant les soirées de ce père de famille de 43 ans se passent souvent comme cela : « Tu te connectes sur le site et là tu vois l’offre pléthorique qu’il y a dessus. C’est un peu comme un repas gargantuesque. Au début, on voit la table énorme et on se dit qu’on va se régaler. Et puis en fait, on finit par ne pas manger quoi. La dernière fois, on était en train de se dire, bon maintenant on se choisit vraiment une série qu’on va se regarder ensemble. Et tu finis sur Youtube à regarder des vidéos de musique et ta femme à regarder sur son ordinateur autre chose. »
C’est vrai que l’offre a de quoi noyer le consommateur. En 2020, on dénombrait 78 services de SVOD actifs en France, généralistes et thématiques. Netflix, Disney, Amazon Prime Video, Apple TV, ils captent 80 % du marché, avec des moyens colossaux qui leur permettent d’enchaîner les nouveautés, le nerf de la guerre. À coup de millions de dollars, ils peuvent tout s’offrir, même Omar Sy.
Pour les producteurs qui alimentent ces plateformes, la période est exceptionnelle reconnaît Philippe Levasseur, lui-même producteur et directeur de l’International chez Newen : « Il y a une concurrence très forte de ces plateformes pour prendre leur place parce qu’elles savent que tous ne survivront pas. Et c’est vrai dans ce moment-là, pour nous producteurs, c’est un âge d’or parce que pour prendre les places, elles ont besoin de contenus de qualité donc elles investissent, très massivement. En ce moment, on est en train de produire une série pour Apple avec Vincent Cassel, Eva Green. Donc on est sur des castings très haut de gamme, donc forcément très coûteux. C’est aussi des moyens de tournage, des moyens de réalisation de qualité. Donc évidemment, c’est une période assez bénie pour les producteurs. »
Et quand on n’a pas les moyens de Netflix ou d’Apple TV+, on lance une plateforme de niche ! Comme la Cinétek, spécialisée depuis 2015 dans le cinéma d’auteur et qui cumule aujourd’hui 60 000 abonnés France, dont plus d’un tiers a moins de 35 ans. Sa présidente et fondatrice, avec Cédric Klapish et Laurent Cantet, est la cinéaste Pascale Ferrand : « Nous n’avons pas eu jusqu’à maintenant de campagne de pub de 4×3 dans le métro. C’est des choses qu’on peut absolument pas s’offrir mais on est vachement malin. D’abord le fait que ce soit quand même un site de réalisateurs nous a quand même beaucoup aidés à se faire connaître. Ensuite, oui effectivement, la directrice de marketing noue énormément de partenariats. C’est vraiment la question de rendre visible les grands films et de les transmettre. On cherche pas du tout à capter qui que ce soit. On trouve ça dégoûtant de rendre les gens captifs en fait. »
Car à la Cinétek, les 1 500 films du catalogue, rejoins ces jours-ci par 180 classiques Universal/Paramount, peuvent être loués ou achetés à l’unité, l’abonnement à 10 films par mois n’a rien d’obligatoire.
Un modèle souple qui à en croire Philippe Bailly, du Cabinet NPA Conseil, spécialisé dans les médias, serait plus en phase avec les attentes du moment : « Ce qu’on constate depuis le début 2021, c’est une espèce de plateau. Aujourd’hui, on est quand même à plus de 50 % des Français qui sont abonnés à au moins un service. Ils en ont un tout petit peu moins de deux. En moyenne, c’est 1,9. Et on a l’impression que ça a du mal maintenant à aller au-delà. Multiplier les abonnements, c’est taper de plus en plus fort dans son porte-monnaie, ce qui finit par générer ce que les Américains appellent le ‘subscription fatigue’. »
Un « ras-le-bol des abonnements » qui est en train de favoriser la montée en puissance d’un autre type de plateformes : du streaming vidéo gratuit mais avec de la publicité. Autrefois, on appelait ça la télé !
Merci Alexandra Ackoun ! Le Zoom à retrouver sur franceinter.fr.
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Et vous ? En avez-vous aussi ras-le-bol des abonnements ?