L’Épiphanie 2022 donne prétexte à une nouvelle activité portant sur les fèves de la galette des rois (pour en savoir plus sur cette tradition : https://allofle.com/la-galette-des-rois-comprehension-orale-a2/). La vidéo d’une durée de cinq minutes a été divisée en deux parties, chacune accompagnée de questions autocorrectives et d’une transcription. Bon visionnage !
Gilbert Raviot, fabophile : Alors voici, j’ai donc des fèves qui sont datées par année, de 1973 à 2016. En tout, je dois en avoir à peu près 30 000. Voix hors champ : Gilbert est fabophile, comprenez « collectionneur de fèves ». Depuis tout petit, il emmagasine ses nombreux trésors qu’il bichonnent et échangent avec d’autres passionnés. Gilbert Raviot : Et là, vous avez donc une série sur Lucky Luke, 2011. Vous avez dix fèves. Ici c’est original, c »est des vaches plates. Ici vous avez des porte-bonheur de 2002. Voix hors champ : Comme Gilbert, ils sont plusieurs centaines dans le pays à collectionner ces petites merveilles que l’on trouve dans nos galettes. Si certaines sont fabriquées à l’étranger, les plus belles sont bien françaises. À quelques jours de l’Épiphanie, nous vous emmenons en Bourgogne, plus exactement à Clamecy dans l’Yonne. Voici Alexandre, le roi de la fève artisanale. Dans ses ateliers, on en fabrique de toutes les formes et de toutes les couleurs, plusieurs centaines de milliers chaque année. Un savoir-faire bien particulier que l’on pratique ici depuis près de quarante ans. Alexandre Colas : Là, c’est la première étape, c’est l’étape du coulage. On vient avec la barbotine, qui est de l’argile liquide, donner la forme aux fèves. Alors, il faut un geste de la main sûr, rapide et efficace. Voix hors champ : De l’efficacité, il en faut surtout à cette période de l’année. De novembre à janvier, il ne faut pas chômer. Alexandre Colas : Toutes les fèves doivent être impérativement livrées d’ici quelques semaines pour les boulangers-pâtissiers. On n’a pas le droit d’être en retard pour l’Épiphanie. C’est un jour dans l’année. Donc c’est vraiment le coup de bourre et on a un travail intense dans l’entreprise pour pouvoir livrer les derniers clients et les dernières productions. Voix hors champ : Les premiers à avoir placer des fèves dans leurs gâteaux sont les Romains. À l’époque, ils utilisaient de véritables haricots, des fèves, et le nom est resté. L’Église s’est ensuite emparée de cette tradition et l’a associée à la fête de l’Épiphanie. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’apparaissent les premières figurines en porcelaine. Après l’avènement du plastique dans les années 70, le père d’Alexandre s’est mis en tête de fabriquer des fèves en céramique, de manière artisanale. Ici, tout est fait à la main. Chaque détail compte et, pour le séchage, Alexandre garde toujours un œil sur le temps qu’il fait. Alexandre Colas : C’est toujours les temps humides qui sont les plus contraignants et il est évidemment que par des temps bien secs le temps de séchage est beaucoup plus rapide. Et la production tout de suite s’en fait ressentir et on n’est nettement plus efficaces. Là aujourd’hui, c’est nickel. Un bon moins quatre, mais y’a un grand soleil.
Fin décembre-début janvier, ce gâteau fleurit partout dans les boulangeries et les supermarchés. On le mange en famille, à l’école, au travail… Le reconnaissez-vous sur la photo ?