Vous devez parler d’amour (et de fidélité) en classe de FLE ? Voici une émission très courte sur la monogamie chez les animaux :
et l’exercice qui l’accompagne :
– Bonjour Mathieu Vidard !
– Bonjour Nicolas !
– Mathieu, ce matin dans l’« Édito Carré » la monogamie chez les animaux.
– Oui, avec ce comportement qui passionne les scientifiques comme le public, chacun espérant peut-être détenir un jour les secrets de la fidélité. En attendant le philtre d’amour, on peut se demander pourquoi diable la monogamie est une réalité chez certaines espèces alors que les mâles sont des usines à fabriquer des spermatozoïdes et qu’ils en possèdent suffisamment pour féconder de nombreuses femelles.
Une étude qui vient de paraître, menée par des chercheurs de l’Université du Texas permet d’éclairer la question. Elle propose d’abord une définition de la monogamie avant de préciser les mécanismes à l’œuvre dans cette pratique.
Alors selon les scientifiques, la monogamie se caractérise par une affiliation des soins parentaux et une agression territoriale pendant au moins une saison de reproduction.
Cela signifie que le mâle reste avec la femelle, veille au grain et l’empêche de batifoler avec un concurrent. Le couple partage également les tâches pour élever la progéniture et il défend conjointement les jeunes contre les prédateurs.
Le biologiste Thierry Lodé, spécialiste de la sexualité des animaux, rappelle cependant que la monogamie n’empêche pas l’infidélité. Il existe un gradient avec des espèces qui sont plus ou moins monogames et d’autres qui sont très polygynes comme par exemple le mâle chez l’Otarie à fourrure qui est connu pour vivre entouré de son harem.
Et même chez des espèces réputées très territoriales pendant la période de reproduction, comme le campagnol des prairies, on trouve des individus vagabonds.
– Est-ce que, Mathieu, la monogamie est une pratique très répandue chez les animaux ?
– Alors non, elle est très minoritaire même si elle offre l’avantage de la stabilité.
D’un point de vue évolutif, la polygynie permet aux espèces concernées de ne pas mettre tous leurs gènes dans le même panier ce qui a pour effet d’augmenter la diversité génétique de la descendance.
Sur l’ensemble de toutes les espèces animales, Nicolas, 2 % seulement seraient monogames mais cela diverge beaucoup selon les espèces. La monogamie est par exemple très fréquente chez les oiseaux ou la vie conjugale concernerait 90 % des espèces ! En revanche chez les mammifères elle ne dépasserait pas 9 % des individus.
A noter que nos cousins primates se distinguent avec un comportement monogame présent chez plus de 30 % d’entre eux. Chapeau les gars !
Les scientifiques texans dont je vous parlais, en comparant le profil génétique de plusieurs espèces différentes de vertébrés allant des souris aux grenouilles en passant par des poissons et des rongeurs, ont découvert 24 gènes communs dont l’expression accrue contribuerait à des comportements monogames. Ce qui signifie qu’entre ces créatures pourtant éloignées on trouve des similarités évolutives qui aurait permis le développement d’un comportement social complexe comme la monogamie. Bon malheureusement, Nicolas, le gène de la fidélité n’a toujours pas été déniché…
– Heureusement !
– … et cette histoire ne nous dit rien sur nous les humains. On était pourtant preneurs…
Mais là aussi, comme chez les campagnols des prairies, certains individus, vous les savez, peuvent afficher des mœurs plutôt vagabondes.
Source : https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-carre/l-edito-carre-15-janvier-2019