« Un sapeur sachant saper : le Bachelor » (2 minutes)
Regardez la vidéo suivante, puis répondez aux questions.
Voix hors champ : En matière de look, Jocelyn Armel ne laisse rien au hasard.
Jocelyn Armel : Un gilet qui est blanc, qui rappelle le carreau qui est blanc. Le pantalon rouge qui est là, qui a son rappel sur la pochette là. Ça c’est s’habiller.
Voix hors champ : Jocelyn Armel alias le Bachelor est ce qu’on appelle un sapeur, autrement dit un adepte de la sape, la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes. Une culture née au Congo sous l’ère coloniale, avec une philosophie : qu’importe les difficultés de la vie, le style passe avant tout.
Jocelyn Armel : Regardez comment je suis ! Ça, c’est ça la sape. Voilà, l’art de s’aimer au quotidien. Tu seras beau tous les jours. C’est comme si j’allais à un mariage. Ceux qui s’habillent en noir, en bleu marine, en ayant comme postulat : « Non mais parce que je veux être discret ». Le bachelor que je suis, je lui dis dans ce cas-là : « Fallait pas naître ! ».
Voix hors champ : Lui, n’est pas né dans la grisaille, mais à Brazzaville en République du Congo, avant de débarquer à Paris il y a quarante ans, déjà habité par la passion de la mode.
Jocelyn Armel : Je suis sapeur depuis le ventre de ma mère. Oui. Mon père l’était. Mes grands frères l’étaient. Mes oncles l’étaient. Donc quand tu nais, quand la première personne qui te visite à l’hôpital, c’est quelqu’un qui est bien habillé, l’enfant, même s’il ne peut pas parler ni voir. Je pense que ce que je fais aujourd’hui, ce n’est que la perpétuation que ce que j’ai vu quand j’étais enfant.
Voix hors champ : En 2005, il ouvre sa boutique à Château Rouge dans le Nord de Paris. Sa personnalité excentrique et sa marque Connivences font rapidement le tour de la capitale. Le dandy africain s’impose comme une référence en matière de sape.
Jocelyn Armel : Ici j’ai habillé les plus grands : Alain Mabanckou, prix Renaudot, Ariel Wizman, Vincent Pérez. Comprenez ? Un des grands de la sape qui est parti, mon grand Papa Wemba, dont je suis le dernier, je fus le dernier habilleur. Soit dit en passant lors de ses obsèques, je suis allé à Kinshasa.
Voix hors champ : Prochaine étape pour le Bachelor, l’ouverture à l’été d’une boutique au Japon et d’une autre au Congo. Avec l’ambition de repartir à la conquête du berceau de la sape.
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