Les Contes de la rue Broca sont un recueil de contes de fées modernes, écrits par Pierre Gripari en 1967. Rien de mieux qu’Halloween pour faire la connaissance de La Sorcière de la rue Mouffetard, son conte le plus connu adapté en dessin animé (13 minutes). Bon visionnage !
Vocabulaire
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1re partie (début-1:39)
Regardez la première partie, puis répondez aux questions.
[Générique]
Rue Broca ! Il y a des mystères. Une fée met les doigts dans son nez. Rue Broca ! Les rois épousent les pommes de terre, les diables vont au paradis. Rue Broca ! Au fond de la soupière, il y a des sirènes qui se lavent les pieds. Rue Broca ! Dans le placard, il y a une sorcière et un vampire sous le tapis. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Chut ! La sorcière montre son derrière. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Chut ! Rue Broca ! Faut pas le répéter. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Rue Broca ! Faut pas le répéter. Chut !
Monsieur Pierre : Qu’est-ce que tu dessines de beau, Bachir ?
Bachir : Une sorcière, monsieur Pierre.
Papa Saïd : Ah, te voilà enfin, Nadia ! D’où viens-tu à cette heure-ci ?
Nadia : Je faisais les courses rue Mouffetard, papa.
Monsieur Pierre : Tu n’as pas rencontré la sorcière ?
Nadia : Quelle sorcière, monsieur Pierre ?
Monsieur Pierre : Tout le monde connaît l’histoire de la sorcière rue Mouffetard.
Bachir : Pas nous !
Nadia : Tu nous la racontes ?
Monsieur Pierre : D’accord ! Seulement, il me faut une petite fille dont le nom commence par la lettre N.
Bachir : Comme Nadia.
Monsieur Pierre : Oui. Tu veux bien jouer un rôle dans mon histoire, Nadia ?
Nadia : Si tu veux.
Monsieur Pierre : J’ai aussi besoin d’un petit frère et d’un papa. Mais pas tout de suite.
Papa Saïd : Allez-y monsieur Pierre, racontez-nous ça.
Monsieur Pierre : Ça commence tout près d’ici.
2e partie (1:39-fin)
Regardez maintenant la deuxième partie jusqu’à la fin, puis répondez aux questions.
Rue Mouffetard habitait une vieille sorcière affreusement laide. Elle était prête à tout pour devenir la plus belle fille du monde.
Sorcière : Ah ! J’oubliais. Comme ça ! Là… Là, voilà ! Ça ne marche jamais, ces vieilles recettes !
Monsieur Pierre : Ce jour-là, Nadia faisait ses courses comme chaque jour.
Nadia : C’est moi !
Monsieur Pierre : Oui, et tu ne remarques même pas la sorcière. Tu la prends pour une gentille grand-mère qui fait son marché.
Sorcière : Donnez-moi le journal des sorcières.
Marchand de journaux : Comment ? Quoi ? Qu’est-ce que vous voulez ?
Sorcière : Le journal des sorcières !!!!
Marchand de journaux : Le journal des sorcières ? Tenez, voilà grand-mère.
Sorcière : Vous qui êtes vieille et laide vous deviendrez jeune et jolie. Pour cela, mangez une petite fille à la sauce tomate. Attention ! Le prénom de cette petite fille devra obligatoirement commencer par la lettre N. N ? Voyons… N…
Bachir : Nadia, Nadia ! Tu viens ? Papa a besoin des courses.
Nadia : Ça va, j’arrive.
Sorcière : Nadia ! Ça commence par un N. Mmm, Nadia ! Bonjour, ma petite Nadia. Tu veux me rendre service ?
Nadia : Lequel, madame ?
Sorcière : Aller chercher pour moi une boîte de sauce tomate chez ton papa. Je suis si fatiguée.
Nadia : Si vous voulez !
Sorcière : Bien, je ne bouge pas. Nadia va m’apporter elle-même la sauce pour la manger. Oh, que je suis maligne, que je suis maligne… Zut ! C’est raté. Aujourd’hui, tu ne m’échapperas pas. Eh bien, Nadia ! Et ma sauce tomate ?
Nadia : Je m’excuse, mais mon papa n’a pas voulu. Il dit que vous n’avez qu’à venir vous-même.
Sorcière : C’est bon, j’irai. Tu ne paies rien pour attendre.
Papa Saïd : Qu’est-ce que tu nous as pris pour midi, Nadia ?
Nadia : Un rôti, papa. Je le mets au four.
Sorcière : Bonjour la compagnie !
Bachir : D’où elle sort, celle-là ?
Papa Saïd : Hé ? Bonjour grand-mère ! Vous désirez ?
Sorcière : Je voudrais Nadia. Je voulais dire : une boîte de sauce tomate.
Papa Saïd : Ah bon, petite ou grande ?
Sorcière : Petite, c’est juste pour Nadia. Je voulais dire : c’est juste pour manger des spaghetti.
Papa Saïd : Vous voulez aussi des spaghetti ?
Sorcière : Non, non, ce n’est pas la peine. J’ai déjà Nadia.
Papa Saïd : Comment ?
Sorcière : Non, excusez-moi, je voulais dire : des spaghetti, j’en ai déjà chez moi.
Papa Saïd : Voilà, trois francs !
Sorcière : Hmm.
Papa Saïd : Quelque chose ne va pas ?
Sorcière : C’est que… c’est bien lourd. Ne pourriez-vous pas…
Papa Saïd : Quoi donc ?
Sorcière : Envoyer la petite Nadia porter chez moi ?
Papa Saïd : Nous ne livrons pas à domicile, madame. Si cette petite boîte est trop lourde pour vous, eh bien, tant pis, vous n’avez qu’à la laisser.
Sorcière : Non, non, je la prends, je la prends.
Papa Saïd : On en voit quand même de drôles dans le commerce.
Bachir : Elle ressemble à ma sorcière.
Sorcière : Bon, j’ai la sauce. Maintenant, il me faut la fille. Eh, j’ai une idée !
Monsieur Pierre : La sorcière décida de prendre la place de la bouchère. C’était facile pour elle : grâce à sa magie, personne ne pouvait la reconnaître.
Sorcière : Bonjour ma petite fille ! Tu veux de la viande ?
Nadia : Ah non, madame, aujourd’hui je viens acheter un poulet.
Sorcière : Zut, zut !
Monsieur Pierre : Le lendemain, la sorcière prenait la place du marchand de volailles.
Sorcière : Bonjour petite ! Tu m’achètes un poulet ?
Nadia : Ah non, madame, aujourd’hui mon papa voudrait du bifteck.
Sorcière : Zut, zut, zut !
Monsieur Pierre : Le lendemain, la sorcière décida de prendre la place de la bouchère et du volailler.
Sorcière : Bonjour Nadia ! Tu veux du bifteck, des côtelettes, un petit rosbif, de l’entrecôte, un gigot ou bien plutôt un bon poulet de grain. J’ai aussi des lapins et des beaux canards, ma petite fille.
Nadia : Oui, mais moi je veux du poisson.
Sorcière : Zut, zut, zut, zut ! Puisque c’est comme ça, demain matin je deviendrai à moi toute seule toutes les marchandes de la rue Mouffetard. Rosbif en promotion ! Elle est belle, elle est belle ma salade ! Petits pois frais cueillis ! Il est frais, il est beau mon poisson. Il est frais… Mademoiselle Nadia, quelle surprise ! Approchez, qu’est-ce que je vous sers !
Nadia : Des tomates, un bon kilo.
Sorcière : Certainement. Approche, petite, approche ! Je ne vais pas te manger.
Nadia : Mais ! Non, lâchez-moi, au secours ! Bachir, au secours !
Sorcière : Ça y est, je l’ai, Nadia. À moi la jeunesse, à moi la beauté ! Oh, qu’est-ce que vous voulez ?
Matelot : Eh ben euh, ben je voudrais une pomme, simplement une pomme.
Sorcière : Une pomme ? Bien sûr, 1,50 franc matelot. Vous n’avez pas de monnaie ? Alors impossible, mon tiroir-caisse est coincé, je n’arrive plus à l’ouvrir.
Matelot : Vous voulez un coup de main, grand-mère ?
Sorcière : N’y touchez pas ! Gardez-la, allez allez, gardez la pomme, je vous l’offre.
Matelot : Ah bon. Merci grand-mère !
Sorcière : Grand-mère, grand-mère ! Plus pour longtemps. Ce soir, je serai la plus belle fille du monde.
Papa Saïd : Que fait donc Nadia ? Elle traîne encore à bavarder ses camarades.
Bachir : C’est plutôt cette vilaine sorcière qui l’a enlevée. Il faut que j’aille la délivrer. J’ai une idée !
Papa Saïd : C’est ça, mais ne traînez pas hein ! J’ai faim, moi.
Sorcière : Où vas-tu comme ça, Bachir ?
Bachir : Je suis un pauvre musicien aveugle et je voudrais chanter une petite chanson pour gagner quelques sous.
Sorcière : Quelle chanson ?
Bachir : Je veux chanter Nadia, où es tu ?
Sorcière : Non, pas celle-là. Chantes-en une autre.
Bachir : J’en sais pas d’autre.
Sorcière : Alors, chante-la tout bas.
Bachir : D’accord, je chante tout bas.
Nadia, Nadia, où es-tu ?
Réponds-moi que je t’entends.
Nadia, Nadia, où es-tu ? (x2)
Réponds-moi que je t’entends.
Sorcière : Moins fort, tu nous casses les oreilles.
Nadia : Bachir, Bachir, délivre-moi ! Ou la sorcière me mangera.
Bachir : Nadia ?
Sorcière : C’est un faux aveugle !
Nadia : Bachir, Bachir, délivre-moi ! Ou la sorcière me mangera.
Bachir : Nadia, Nadia, où es-tu ?
Nadia : Bachir, Bachir, je suis là ! Bachir, Bachir, délivre-moi ! Ou la sorcière me mangera.
Bachir : Tiens bon, Nadia. Ça vient, Nadia, ça vient.
Nadia : Attention !
Sorcière : Attends un peu ! Aïe, ouille !
Bachir : Hé oh, monsieur le marin ! Vous voulez me rendre un service : m’aider à ouvrir ce tiroir-caisse. Ma sœur est enfermée dedans.
Matelot : Ta sœur ?
Nadia : Bachir, Bachir, délivre-moi !
Matelot : Comment elle s’est fourrée là-dedans, ta sœur ?
Bachir : C’est cette sorcière qui l’a enfermée.
Matelot : Laisse-moi faire. C’est du costaud ! Faudrait un outil. Attends !
Sorcière : Fini de rire, gamin !
Monsieur Pierre : Cette fois, la sorcière de la rue Mouffetard était morte et bien morte. Les deux enfants rentrèrent chez eux où papa Saïd, affamé, les attendait.
Papa Saïd : C’est vrai ça, j’ai une faim d’ogre moi. Vous mangez avec nous, monsieur Pierre ? Qu’est-ce que tu nous as acheté de bon, Nadia ?
Nadia : Des escalopes. On pourrait les faire avec les spaghetti ?
Bachir : Et de la sauce tomate !
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