1-Le vocabulaire de la BD :
Le petit Spirou de Tome & Janry
2-Quelques onomatopées
Sons : https://lasonotheque.org/
1 cataclop ou tagada : les sabots d’un cheval au galop
2 ouin : les pleurs d’un bébé
3 vlan : un claquement de porte
4 ding dong : la sonnette d’une porte
5 plouf : la chute d’un objet dans l’eau
6 pan : un coup de feu
3- Qui a inventé la bande dessinée ? – Compréhension orale A2/B1
Exercice : regardez la vidéo suivante, puis répondez aux questions.
Time's up
(Introduction) À quoi ça sert ? Ça veut dire quoi ça ? Pourquoi c’est comme ça ? C’est où ? C’est qui lui ? Un jour une question.
Qui a inventé la bande dessinée ?
Au 19e siècle, c’est Rodolphe Töpffer, un Suisse, qui, le premier, associe des textes à des images. Mais c’est aux États-Unis que sont publiées dans des journaux les premières cases avec des bulles de texte. En France, au début du 20e siècle, les héros de bande dessinée s’appellent Bécassine ou Les Pieds Nickelés. Leurs planches paraissent dans des journaux pour enfants, une nouvelle presse à la mode !
Mais, la BD, ce n’est que pour les enfants ? Non ! Dans les années 1930, la BD explose dans le monde entier et se développe aussi pour les adultes. Les comics, aux États-Unis, racontent les aventures de super-héros. En Belgique, à la même époque, Tintin rencontre un énorme succès. Hergé, son dessinateur, invente un nouveau style, « la ligne claire », qui souligne par un trait à l’encre le contour de chaque élément. Dans les années 1960, les mangas, des BD venues du Japon qui se lisent de droite à gauche, s’imposent à travers le monde.
En France, en 1974, c’est la consécration : la bande dessinée, appelée désormais 9e art, crée son festival à Angoulême, le plus important d’Europe ! Chaque année, des prix sont remis. Or, en 2016, ce festival a été très critiqué car, sur 30 auteurs retenus pour le grand prix, il n’y avait aucune femme ! Minoritaires aux débuts de la bande dessinée, elles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à imposer avec talent leur style souvent humoristique.
3- Le webtoon, un phénomène BD qui gagne du terrain en France – Compréhension orale B2
Capture d’écran du site Webtoon (https://www.webtoons.com/fr/)
Exercice : écoutez l’émission de radio Le webtoon, la BD qui sort du « carcan » de la page à l’adresse suivante https://www.franceculture.fr/emissions/affaire-en-cours/affaires-en-cours-du-mardi-09-mars-2021, puis répondez aux questions.
Time's up
L’animatrice radio : Bonsoir Marie ! Ce soir nous parlons de bandes dessinées pas comme les autres.
Marie Sorbier : Oui Alice, le webtoon c’est le nouveau phénomène éditorial à venir et pour en savoir plus sur cette forme de récit dessiné, nous sommes ce soir avec Philippe Paolucci. Bonsoir, vous êtes enseignant, spécialiste des webtoons. Pourriez-vous nous expliquer à quoi ressemblent ces webtoons et en quoi ils se différencient des bandes dessinées traditionnelles ?
Philippe Paolucci : Un webtoon, c’est une bande dessinée d’origine coréenne, sud-coréenne plus précisément, et c’est une bande dessinée qui a la particularité d’être uniquement conçue pour une lecture sur écran. Alors, un webtoon, comment ça va se présenter concrètement : ça va être une série d’images qu’on va faire défiler de haut en bas sur son écran, à l’aide de l’ascenseur vertical de son navigateur web. Un peu comme quand vous lisez une page web classique, ben là à la place du texte vous aurez des images qui seront les unes sur les autres. Donc la différence avec les bandes dessinées traditionnelles, justement elle est là, c’est dans ce mode de lecture défilant, parce qu’on n’a plus le carcan de la page. On peut défiler l’écran à l’infini. Et donc on va avoir des vignettes parfois qui vont s’étirer, prendre plusieurs mètres on pourrait dire. Donc c’est là la grande différence avec, avec une œuvre papier.
Marie Sorbier : Mais est-ce que ça change la structure du récit ? La façon dont le cerveau du lecteur le reçoit finalement, le fait que ces histoires soient créées pour être lues sur son téléphone ou sur son écran en scrollant de haut en bas ?
Philippe Paolucci : Ça change quand même beaucoup de choses. Alors ce qui est intéressant, c’est quand on compare un webtoon sur écran et sur l’adaptation en papier. On voit bien que, quand on fait défiler une vignette, on sait jamais où elle va s’arrêter. Et on sait jamais vraiment ce qui va se passer parce que l’écran fait cache si vous voulez, il fait barrage, il gomme une partie de ce qui est visible. Alors que sur une page papier, finalement, quand vous êtes devant une page papier, vous voyez tout ce qui va se passer. Vous voyez toutes les vignettes qui sont déjà sur la surface du papier. Donc il y a un effet de surprise qui va se mettre en place, dans ce mode de lecture défilant.
Marie Sorbier : Mais alors pourquoi le transposer sur du papier ? Ça semble contradictoire avec ce que vous venez de nous expliquer.
Philippe Paolucci : C’est surtout vrai en France. En France, effectivement, on est très attaché encore au papier. On a cette idée que les lecteurs sont encore un peu réfractaires par rapport au numérique et donc qu’ils aiment bien aller en librairie feuilleter leurs bandes dessinées. Je sais pas si c’est encore vrai aujourd’hui parce que ça a de plus en plus de succès sur les nouvelles plateformes numériques. Donc on verra bien. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que ce n’est du tout le même objet et ce n’est pas du tout la même expérience de lecture.
Marie Sorbier : Y a-t-il des thématiques propres aux webtoons ?
Philippe Paolucci : Alors non, c’est très varié. C’est un peu comme le manga, vous savez. On en fait un peu pour tout le monde. Donc on va avoir des webtoons d’horreur, on va avoir des webtoons sentimentaux, on va avoir des webtoons sportifs. Donc c’est une offre qui est largement diversifiée.
Marie Sorbier : La France s’empare progressivement de ce phénomène. Plusieurs plateformes existent, venant notamment d’éditeurs historiques de BD. Et ce sont d’ailleurs de gros succès. Comment expliquez-vous l’engouement pour cette forme particulière ?
Philippe Paolucci : Alors ce n’est pas nouveau, le webtoon en France. Il y a déjà quelques années, déjà en 2006-2008, il y avait une collection chez Casterman qui s’appelait Hanguk, qui était spécialisée dans le manhwa, la bande dessinée coréenne. Et en 2011-2012, il y avait un petit éditeur qui s’appelait Clair de Lune, qui éditait déjà du webtoon en papier. Donc c’est pas nouveau. Et en 2011, il y a eu cette plateforme Delitoon qui est toujours en activité aujourd’hui et qui a quand même installé le webtoon en France. Donc ça a quand même quelques années. C’est vrai que, pendant longtemps en France, le modèle de la bande dessinée en ligne, c’était le blog BD. Et donc du coup, y’avait pas forcément de place pour autre chose. Et là, c’est vrai qu’on est dans une période où l’offre française est un peu en stagnation. Et du coup, on va voir un peu ce qui se passe du côté, du côté des Asiatiques et notamment des Coréens. Donc c’est peut-être le bon moment pour le webtoon en France.
Marie Sorbier : Qui sont les lecteurs ? Des adultes, des adolescents ? A-t-on une cartographie du lectorat de ces webtoons ?
Philippe Paoluci : Pour le moment, il y a pas vraiment d’études sur le lectorat de webtoons. Ce qu’on peut supposer, c’est que c’est quand même plutôt les mêmes lecteurs que les mangas. Parce qu’on est quand même sur une offre qui, sur le plan esthétique, narratif, thématique, est quand même très approchante. Donc je dirais, mais à prendre avec des pincettes, que le lectorat c’est grosso modo le lectorat de mangas.
Marie Sorbier : Certaines cases peuvent être augmentées de sons ou d’effets. Est-ce que cet apport du numérique est signifiant ou simplement anecdotique selon vous ?
Philippe Paoluci : Alors il peut être anecdotique, il peut être très signifiant. Y’a un exemple notamment de webtoon, alors j’ai oublié le titre je m’en excuse, d’horreur où effectivement on a des effets sonores horrifiques qui viennent ponctuellement, comme ça, agresser l’oreille du lecteur. Et ce qui est très intéressant, c’est quand on compare justement avec les adaptations papier des webtoons. Ces webtoons, on ne peut évidemment pas les transposer en papier, parce que le papier est par définition insonore, donc qui ne peut pas accueillir de contenus sonores. Donc c’est très intéressant de voir que, plus les auteurs vont aller dans cette direction, et plus la transposition papier des webtoons posera problème.
Marie Sorbier : Y a-t-il aujourd’hui des auteurs français de webtoons qui ont été repérés ?
Philippe Paolucci : Je sais que, il y avait cette série qui a été aussi éditée en papier, Lastman de Vivès, qui a été diffusée sur Delitoon et qui a connu un franc succès. Là il va falloir attendre encore un peu pour voir si les auteurs français vont vraiment s’approprier le format et voir si on va avoir des séries qui vont émerger. Ce qui faut savoir, c’est que Delitoon au départ, en 2011, c’était que des auteurs français qui étaient publiés principalement et ça n’a pas vraiment pris. Donc là, il y a eu un changement de ligne éditoriale et, depuis 2016, on n’a que des auteurs coréens sur la plateforme. Donc les Français ont peut-être eu un peu de mal de s’approprier le format. Ce que faisaient beaucoup les Français, c’est qu’ils faisaient des planches numérisés. Donc on avait des planches, on va dire, sur l’écran et on n’avait pas vraiment cette structure en étagement si vous voulez avec des vignettes qui étaient les unes sur les autres et qu’on défilait. Donc il y a eu un petit temps comme ça pour s’approprier le format. On va voir ce que vont faire les Français.
Marie Sorbier : Merci beaucoup, Philippe Paolucci.
L’animatrice radio : Merci Marie, on se retrouve demain !