Compréhension orale « Expliquez-nous… Le muguet » (2 minutes 48)
Écoutez l’émission de radio ci-dessous, puis répondez aux questions.
Animateur : Le 1er mai, c’est aussi la fête du muguet. On en trouve partout, chez les fleuristes, sur les stands installés dans la rue. Mais pourquoi du muguet et pourquoi le 1er mai ? Bonjour Émilie Gautreau !
Émilie Gautreau : Bonjour Victor, bonjour à tous !
Animateur : Vous allez nous éclairer. Expliquez-nous d’où vient cette tradition d’offrir du muguet ?
Émilie Gautreau : Le muguet, aussi appelé lys des vallées, est entouré de nombreuses légendes. La croyance en ses vertus porte-bonheur remonterait aux Celtes. Certains historiens font remonter la coutume française d’offrir du muguet au XVIème siècle, à l’année 1560, à Charles IX. Le tout jeune roi, ayant reçu du muguet, aurait eu l’idée d’en distribuer autour de lui et d’en offrir aux dames de la Cour.
Animateur : Mais quel lien avec le 1er mai et la fête du travail ?
Émilie Gautreau : Le muguet n’a pas toujours été associé au premier mai et à ses revendications syndicales et sociales. La fleur symbolique, dans les cortèges français, était à l’origine la fleur d’églantine, fleur rouge que portait Maria Blondeau, jeune femme tuée lors de la fusillade de Fourmies, dans le Nord, le 1er mai 1891. En 1941, pendant l’occupation allemande, le maréchal Pétain fait du premier mai une « fête du travail et de la concorde sociale », journée chômée. Le muguet, fleur blanche qui depuis le début du XXème siècle avait commencé à concurrencer la fleur rouge, la remplace définitivement. Le muguet bien souvent en fleur justement autour du 1er mai, bien souvent mais pas toujours, puisque sa période de floraison s’échelonne quand même sur deux mois, en avril-mai en fonction de la météo, de la chaleur.
Animateur : La floraison, la cueillette du muguet, un enjeu particulier donc pour les producteurs et les fleuristes.
Émilie Gautreau : Puisque de la météo dépend chaque année la quantité. Et de la quantité et la qualité dépendent le prix. Plus de 60 millions de brins de muguet sont vendus chaque année en France. 85 % du muguet français est produit en Pays de la Loire et mobilise 7 000 travailleurs saisonniers.
Animateur : Et chaque année, les fleuristes s’agacent de la concurrence de la vente dans les rues du muguet sauvage, qui est autorisée, attention, à certaines conditions.
Émilie Gautreau : La vente de muguet est en général encadrée par arrêté municipal, avec le plus souvent la possibilité de ne vendre que du muguet sauvage, et non revendre du muguet, de le vendre en petite quantité, en brins, sans emballage, et sans y ajouter d’autres fleurs, uniquement le 1er mai et à condition de ne pas s’installer près d’un fleuriste et de ne pas gêner la circulation sur les routes ou les trottoirs.
Animateur : Alors là Émilie Gautreau, vous allez nous faire un vrai du faux. On entend dire parfois que le muguet est toxique.
Émilie Gautreau : Eh bien oui, en soi en cas d’ingestion importante, puisque toutes les parties du muguet contiennent des substances irritantes pour le tube digestif et des dérivés toxiques pour le cœur. Il ne faut donc évidemment pas laisser votre jeune enfant, votre chat, votre chien en manger si l’envie lui en prenait. Ce qui n’empêche évidemment pas non plus d’acheter du muguet. Mieux vaut, comme pour d’autres fleurs d’ailleurs, mettre pots et vases à distance des petites mains curieuses.
Animateur : Voilà, on achète, on offre, mais on ne mange pas le muguet. Merci beaucoup Émilie Gautreau. « Expliquez-nous » comme tous les jours dans le 12-14 sur France Info.
Time's up
Et vous ? Que faites-vous le 1er mai ?