Regardez la vidéo suivante, puis vérifiez votre compréhension en répondant aux questions.
Source : https://youtu.be/lhg5BJQi6-4 (Brezhoweb)
Time's up
En matière de langue bretonne, les clichés sont tellement nombreux qu’il n’y a que l’embarras du choix. Premier cliché à faire tomber, le breton est un patois. Non, c’est une langue, avec sa grammaire, ses sonorités, son vocabulaire et même ses propres dialectes. Le breton est une langue celtique de la même famille que le gallois et le cornouaillais. Nos lointains ancêtres qui se sont installés en Armorique entre le Vème et le VIème siècle ont débarqué avec leur langue. La question reste encore de savoir est si cette langue s’est mélangée ou non à la langue gauloise, qui était peut-être encore parlée sur place.
Autre cliché à faire tomber : l’intercompréhension n’est plus possible entre toutes ces langues. Cela a été le cas jusqu’au Moyen-Âge, mais ensuite chacune a évolué de manière indépendante. Le breton est parlé dans toute la Bretagne : c’est un cliché à moitié vrai et à moitié faux. Cela a été pratiquement le cas au IXème siècle. Le breton était parlé à peu près partout en Bretagne à côté du roman et de plus en plus en allant vers l’ouest. Puis à la fin du Moyen-Âge, une frontière s’est dessinée entre Saint-Brieuc et Vannes. Ceci dit, rien n’est jamais figé en la matière et Rennes est aujourd’hui la première ville de Bretagne en termes d’enfants scolarisés dans les écoles bilingues breton.
Parmi les autres clichés qui ont la vie dure, celui que la langue bretonne n’est pratiquement plus parlée. C’est faux. Un habitant sur cinq dans le Trégor parle breton, ainsi que 15 % des habitants du Finistère. Et de manière générale, un habitant sur cinq en Basse-Bretagne comprend le breton.
Le breton n’a rien à voir avec le français. Autre cliché ! C’est vrai que le vocabulaire est en grande partie d’origine celtique, mais il y a aussi de nombreux emprunts comme dans toutes les langues. La table « taol » est à rapprocher du latin « tabula ». Le singe « marmous » se rapproche du vieux français « marmot ». À l’inverse, le mot « marc’h » (cheval) aurait donné « mare » (la jument) en anglais et le mot « bizoù » (les doigts) a donné bijou en français. À signaler que le breton s’écrit depuis fort longtemps. On trouve des milliers de mots dans les manuscrits dès le IXème siècle et que le premier dictionnaire français est aussi un dictionnaire breton, le Catholicon, dictionnaire multilingue français-latin-breton paru en 1499.
Dernier cliché. Les jeunes bretonnants ne portent plus la coiffe et n’ont pas de sabots. Vous les croiserez plus facilement dans les festivals de rock, au supermarché du coin ou sur les cinq continents de la planète. Kénavo !